Swinging Rameau

Harmoniste reconnu, Jean-Philippe Rameau est aussi un coloriste et un mélodiste de génie. L’inventivité de ses thèmes et le swing naturel du phrasé baroque sont le point de rencontre de Denis Colin, jazzman hyper créatif, et Franck-Emmanuel Comte, « baroqueux » explorateur de nouvelles sonorités. Leurs univers musicaux colorés et atypiques se mêlent avec bonheur. Le velouté de la clarinette basse et le swing de Denis Colin s’intègrent avec évidence aux instruments et au contrepoint baroques du Concert de l’Hostel Dieu. Ce mariage sonore est souligné par les percussions digitales d’Henri- Charles Caget. Rameau ressort rajeuni et redynamisé de cette rencontre inédite et ébouriffante !

 

 

  • Denis Colin | Clarinette basse
  • Patrick Rudant| Flûtes
  • Reynier Guerrero| Violon
  • Salvator Straropoli | Contrebasse
  • Nicolas Muzy | Théorbe et guitare
  • Henry-Charles Caget | Percussions
  • Franck-Emmanuel Comte | Orgue et clavecin

Swinging Rameau est une production des Concerts de l’Hostel Dieu.

Univers Nino

Univers Nino chez Nino Ferrer à la Taillade | © Paul Evrard

Il existe des compagnons de route qu’on invite dans son périmètre intime, sans jamais les rencontrer. Pour Denis Colin, c’est Nino Ferrer, qui a été dans son parcours cette présence éloignée mais persistante. Les deux hommes ne se sont jamais croisés, n’ont jamais échangé un mot ni une note. Mais c’est comme si, tapis au creux de l’âme de Denis, le chanteur avait en quelque sorte toujours été là…
C’est là, dans cette quête d’interactions et d’équilibres fragiles et intenses entre la mélodie, le verbe et le chant, qu’Univers Nino puise aussi toute son essence, tout son sens. Par une sorte d’écho qui traverserait à la fois le temps et les genres, il répond aux exigences et aux idéaux mêmes de l’auteur du Téléfon et de Oh Eh Hein Bon – lui qui, jazzman de formation et amateur de blues et de soul, s’extirpa de sa condition de vedette des yé-yé pour s’élever dans les années 70 au rang de compositeur à part entière, détaché des contraintes du show-biz et des formats de la chanson de masse. C’est à ce Nino Ferrer créateur-là, refusant la routine et la facilité, bouillonnant, casse-cou et finalement méconnu, que Denis Colin rend aussi hommage – un hommage tout sauf compassé, à la hauteur du personnage.

Denis Colin n’a pas seulement relevé le pari : il l’a pimenté en l’agrémentant de trouvailles aussi audacieuses que judicieuses. D’abord en confiant principalement les rênes de l’interprétation vocale à la chanteuse et claviériste Ornette qui transporte avec un naturel confondant la parole de Nino Ferrer vers des horizons expressifs totalement vierges. Ensuite en concevant des arrangements pour une formation aussi originale qu’inventive. Jouer de la clarinette basse, un instrument totalement absent du patrimoine enregistré légué par Nino Ferrer, représentait déjà en soi une forme de gageure.

Niveau répertoire, aux facéties rhythm’n’blues revisitées de Mirza et des Cornichons comme aux classiques instantanés que sont Le Sud, La Maison près de la fontaine ou The Garden, répondent ainsi, en un riche et profond contrepoint, des compositions tardives plus retorses, sombres et savantes, tels ces sommets de pop revêche que sont Métronomie, Le Blues des rues désertes, L’Arbre Noir ou La Désabusion. Tout un réseau de correspondances secrètes, composé de fils ténus, de failles et de fêlures, se tisse ainsi au cœur même du répertoire de Nino Ferrer.

Ce maillage subtil se prolonge sur scène aussi par des ombres et reflets à travers les œuvres picturales de Bruno Girard, délicates références graphiques à l’univers de Hugo Pratt – un proche de Nino Ferrer, qu’il croqua sous les traits mélancoliques d’un capitaine de l’armée blanche dans Corto Maltese en Sibérie.
Univers Nino dessine tout un monde mouvant et émouvant et réalise ce que toute aventure musicale digne de ce nom devrait être : il est à la fois un défi poétique individuel et collectif, un fructueux échange de fluides et d’énergies entre passé et présent, une ode croisée aux richesses inestimables de la mémoire comme aux forces imprévisibles de l’imagination.

version de la chanson Moby Dick par Univers Nino

 

Denis Colin | Réalisation, clarinette-basse, arrangement
Ornette | Chant, claviers
Antoine Berjeaut | Trompette, bugle
Julien Omé | Guitares
Théo Girard | Basses
François Merville | Batterie

Bruno Girard | Conseiller artistique
Gilles Olivesi | Sonorisation
Jean-Mo Dutriaux | Lumières

Univers Nino se décline aussi en version duo avec Denis Colin et Ornette.

version de la chanson La rua Madureira en duo Ornette et Denis Colin

Ecouter



EN PARTANCE

Depuis que l’homme existe, il migre. Heureux ou malheureux. Comment accueillir ou être accueilli ?

Au-delà de la survie nécessaire, il y aussi chez les gens qui partent un désir de mieux vivre, une force qui les porte, un regard tourné vers un endroit qui leur semble à même de répondre à leurs attentes. Que savent-ils réellement de ceux qui peuplent ces lieux vers lesquels ils se tournent ? Et si à notre tour nous étions frappés d’exil, contraint ou volontaire ? Où aller ?

Je me renseigne : je lis des journaux de grands voyageurs, des poèmes et j’écoute les musiques des pays dont ils nous parlent. Je m’en imprègne, je laisse émerger des impressions inspirées par ces sons et ces histoires et les laisse résonner en moi.

EN PARTANCE est un concert. Je souhaite y explorer et proposer un écho très personnel à différentes « musiques du monde ». Je le place entre guillemets, car ma sensibilité comprend que toute musique est musique du monde. Des textes choisis seront dits avec un accompagnement musical, et parfois chantés. Le lien texte/musique sera au centre de notre réalisation, chaque art sublimant l’autre.

Concert du 25 avril au Salmanazar à Epernay | © Jérôme Cany
  • Denis Colin | Conception, composition musicale, clarinette basse, voix
  • Marie Desgranges | Récitante
  • Julien Omé | Guitare
  • Christophe Saunière | Harpe 
  • Gaspard Colin | Basse électrique
  • François Verly | Percussion

 

Quiet Men

Colin | Cueco | Drappier | Omé

 


© Milomir Kovasevic

Se donner le temps du jeu et du rêve… Il y a au commencement une intuition, un sentiment que cela peut fonctionner…

Orchestration particulière, amitiés d’évidence, souvenirs de collaborations exemplaires, partage entre générations rare, curiosité gourmande, optimismes indécrottables…

À peine quelques notes, idées ou visions triturées sur l’établi de la répétition que déjà la magie opère… Nos petites cathédrales sont en marche.

On constate que l’énergie circule, que les relais fonctionnent, que les oreilles et les cœurs sont ouverts à eux-mêmes, aux autres et au monde, que les préoccupations des uns sont les obsessions des autres, que d’autres sont  partagées entre tous, et que d’autres encore suscitent curiosité et intérêt…

« Altérité Alerte et Panache Partagé » pourrait être notre devise. Le travail est toujours « en cours » et c’est aussi cela que nous défendons : le corps à corps avec la musique et le public.

Musiciens singuliers, assemblages rares, instruments rebelles, travail collectif, stratégies plurielles, réflexions communes…  La collégialité permet des choses impossibles dans la solitude.

« Carré de décalés ou encore poker d’âmes,
As de cœur, de rire, de coupes et de larmes…
Les couleurs s’emmêlent et les figures se fondent,
Rois noirs, rouges, jaune et bleus feront le tour du monde.
La partie est en cours, le vin coule sans cesse,
Le jeu a ses mystères, la nuit n’est pas en reste…»
Juan de la Rocca

  • Denis Colin | Clarinette basse
  • Pablo Cueco | Zarb
  • Simon Drappier | Arpeggione
  • Julien Omé | Guitare

 

 

Le cabinet du Docteur Caligari (R. Wiene)

Plan du film « Le cabinet du Docteur Caligari » 1919 – Robert Wiene – Réalisateur allemand 1873-1938

Dans une fête foraine, au XIXème siècle, le Docteur Caligari exhibe dans sa baraque un somnambule nommé Césare, censé disposer de la faculté de prédire l’avenir. Un soir, il annonce à un étudiant sa mort avant l’aube et on retrouve effectivement celui-ci assassiné au petit matin. Une série de meurtres est commise dans la petite ville. Césare, hypnotisé par son maître, en est-il l’auteur ?

Le cabinet du Docteur Caligari est le film culte de l’expressionisme allemand d’après-guerre (1919). Pratiquement tous les décors sont peints avec des angles vifs et des perspectives déformées qui se perdent dans des ombres effrayantes. La cohésion plastique entre l’action, l’éclairage, les décors et le jeu des acteurs font de ce film singulier un monument. Par les différents thèmes qu’il aborde, il a aussi eu un fort écho politique à son époque, en Allemagne, mais peut-être plus encore en France, où le «caligarisme» est entré dans le langage commun.

Durée 1h20

La musique

« Je me suis toujours intéressé au rapport entre la musique et l’image. L’écriture pour le ciné concert est très spécifique. Il s’agit de trouver un équilibre entre ces deux «  présences » – le film, avec son scénario, la musique, avec son développement – qui obéissent chacune à des lois différentes, et je dois créer un rapport entre les deux qui leur permette de se soutenir, de s’amplifier, de s’approfondir mutuellement. Notre musique actualise le film déjà ancien (bientôt un siècle) et le film soutient la narration de notre univers musical. C’est passionnant. » Denis Colin

Distribution :

  • Denis Colin | Composition, clarinette basse et clarinette contre-alto
  • Didier Ithursarry | Accordéon
  • Benoît Lugué | Basse électrique
  • Pablo Cueco | Percussions

Cycle Charles Bowers

Charley Bowers est un cinéaste américain dont la plus importante production tient en cinq années de 1926 à 1931. C’est l’un des pionniers du cinéma d’animation et l’inventeur d’un monde imaginaire unique, fantasque et débridé, mêlant animation et personnages réels. Son personnage, M. Bricolo, invente des machines farfelues et ne recule devant rien pour mener à bien ses projets.

Plan de Egged on – 1926

 

It’s a bird – 1930

Les films

  • Egged on | 23 mn
  • Grillroom Express | 5 mn
  • Fatal footstep | 23 mn

Cet assemblage nous semble le plus porteur. Nous pouvons augmenter la durée en ajoutant d’autres films. Nous avons également travaillé sur Many a slip (13 mn) et A sleepless night (10 mn).

Nous pouvons aussi raccourcir le spectacle en retirant un des films.

Les films sont muets avec de temps en temps des panneaux narratifs insérés entre deux plans. Ces panneaux, en anglais, sont sous-titrés en français. Nous avons déjà joué ce spectacle pour de très jeunes enfants qui ne savent pas encore lire, mais cet aspect ne freine pas leur enthousiasme.

La musique
Denis Colin a conçu une musique originale, touchante, nourrie de jazz, de blues et d’improvisations.

Distribution

  • Denis Colin | Composition, clarinette basse et clarinette contre-alto
  • Didier Ithursarry | Accordéon
  • Benoît Lugué | Basse électrique et effets électroniques

Le cycle Charley Bowers a été créé en mai 2011 à Fontenay-sous-Bois (94). Il a été produit par Les Arpenteurs du Son, co-produit par l’association Musiques au Comptoir et par la ville de Fontenay-sous-Bois. Cette création a reçu le soutien de la DRAC Ile-de-France.